- DIATHÈSE
- DIATHÈSEDIATHÈSEPrédisposition morbide innée. Ambroise Paré a introduit dans la langue médicale française ce terme venu du grec et signifiant «disposition» (1560). Plus précis que tempérament et que terrain, le mot diathèse, très proche d’«idiosyncrasie», aurait pu être conservé puisque la médecine contemporaine, revenue de l’ère pastorienne où l’on avait valorisé les causes externes des maladies, met de plus en plus l’accent sur les étiologies génétiques; il a pratiquement disparu, en dehors de l’expression archaïsante de diathèse arthritique (rhumatisme et goutte). Au XIXe siècle, on considérait comme diathèses: la scrofule (tuberculose), le cancer, la goutte, le rachitisme, la gravelle (lithiase) et le rhumatisme, qui avaient en commun l’hérédité, la chronicité et l’incurabilité.• 1560; gr. diathesis « disposition »♦ Méd. Disposition générale d'une personne à être atteinte, simultanément ou successivement, par des affections présumées de même étiologie, mais avec des manifestations différentes. ⇒ prédisposition, terrain. Diathèse arthritique. ⇒ arthritisme. Idiosyncrasies et diathèses.⇒DIATHÈSE, subst. fém.MÉDECINEA.— Vieilli. Ensemble de symptômes et de troubles, de nature et de localisation diverses, atteignant un individu simultanément ou successivement, supposés avoir une origine commune. Diathèse purulente, rhumatismale, tuberculeuse, urique. Synon. syndrôme. Tant que la vraie diathèse inflammatoire dure, prescrire un repos presqu'absolu (CABANIS, Rapp. phys. mor., t. 2, 1808, p. 95). La scrofule est une diathèse à manifestations multiples (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t. 1, 1880-84, p. 190).— P. métaph. ou au fig. Ensemble de signes, de phénomènes, assimilés aux manifestations d'une maladie. Y en avait pour tous les dérèglements, toutes les diathèses et les manies (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 24) :• On sourit, on salue, on donne des mains affables, on passe des examens, on est soldat — mais (...) ce n'est là que comédie et toile peinte, l'irrémédiable diathèse esthétique poursuit son cours intérieur, ronge les conventionnelles idées...VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 51.B.— P. méton. Disposition inflammatoire, tendance d'un organisme à répondre de façon pathologique à certaines stimulations. Synon. prédisposition. Dans le diagnostic et le pronostic des maladies, les anciens médecins attribuaient, avec juste raison, une grande importance au tempérament, aux idiosyncrasies, aux diathèses (CARREL, L'Homme, 1935, p. 74).— P. métaph. L'ennui congénital est une diathèse, un don fatal, un commencement absolu dans la nature d'un être (THIBAUDET, Hist., litt. fr., 1936, p. 39).Rem. En ling., diathèse est un synon. inus. de voix. Attesté ds MAR. Lex. 1933, Ling. 1972 et MOUNIN 1974.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin XVIe s. méd. (PARÉ, t. III, p. 728 ds LITTRÉ). Du gr.
« disposition; état condition ». Fréq. abs. littér. :35.
DÉR. Diathésique, adj., méd. Qui dépend, qui appartient à une diathèse. Affection, maladie, manifestation, phénomène, prédisposition diathésique. Les dents seront surveillées dans certains états diathésiques qui semblent les prédisposer à la carie (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 202). — [djatezik]. — 1re attest. 1864 (LITTRÉ); de diathèse, suff. -ique.diathèse [djatɛz] n. f.ÉTYM. Fin XVIe; du grec diathesis « disposition » et aussi « état, condition ».❖1 Méd. Disposition générale d'une personne à être atteinte simultanément ou successivement par des affections présumées de même origine, mais comportant des manifestations différentes. || Idiosyncrasies et diathèses.0 Lorsqu'une maladie résulte, non pas d'un accident, mais de cette disposition générale qui constitue une diathèse, ses accidents se manifestent, non pas sur un point de l'organisme, mais sur plusieurs.Paul Bourget, Un divorce, II, p. 43.♦ En homéopathie, Prédisposition individuelle à une maladie ou à un ensemble d'affections caractérisé.2 Ling. Vx (Tesnière, Guillaume). Voix (verbale).❖DÉR. Diathésique.
Encyclopédie Universelle. 2012.